Incontournable
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Bâti sur un éperon rocheux, le château de Châteaudun surplombe fièrement le Loir. Son emplacement, d’abord stratégique, est ensuite devenu le cadre splendide d’une demeure de plaisance. Rendez-vous à 30 mètres au-dessus du Loir !
Châteaudun : un emplacement stratégique en hauteur
Un éperon rocheux dominant le Loir et surplombant la plaine environnante : cette situation géographique fait de Châteaudun un lieu défensif d’exception.
Avant même la conquête romaine de la Gaule, des sources historiques attestent la présence d’un oppidum, une place fortifiée. Le nom de Châteaudun vient lui-même du latin castellum, « château », et du celte dunum, « camp fortifié».
En 584, la place-forte est évoquée dans les écrits de l’évêque Grégoire de Tours. Vers 910, alors propriété des comtes de Blois, elle subit de lourds dégâts durant les invasions normandes. Plus tard, elle passe aux mains de Thibaud Ier de Blois, dit Thibaud le Tricheur.
Entre 1170 et 1190, son descendant, Thibaud V de Blois, fait édifier l’imposant donjon, haut de 31 mètres. Le château de Châteaudun prend forme !
Léonard de Serres
De la forteresse à la demeure de plaisance
En 1439, Jean de Dunois, dit le Bâtard d’Orléans, s’installe au château de Châteaudun. Il y fait de grands travaux, avec l’édification d’une Sainte Chapelle et d’un vaste logis seigneurial. Celui-ci comporte six niveaux. Toutefois, côté cour, seuls les quatre niveaux supérieurs sont visibles. Les deux étages de soubassement permettent de pallier les reliefs du terrain.
En contrebas de l’aile Dunois, le jardin suspendu est l’une des spécificités du château et un endroit unique dans le Val de Loire. Il s’étend sur une terrasse dominant le val Saint-Aignan et offre une vue magnifique sur les alentours. Dédié à l’usage de Dunois et de ses proches, il témoigne de l’influence de l’art des jardins italiens de la Renaissance. Il marque aussi l’évolution du jardin médiéval enclos, isolé du château par un cours d’eau ou un talus, vers le jardin Renaissance, intégré à l’architecture castrale. À noter qu’un autre jardin, d’inspiration médiévale, se situe au pied du donjon.
Du château fort du XIIe siècle au château de plaisance du XVe siècle, le château de Châteaudun tire pleinement avantage de sa position en hauteur. Que diriez-vous de monter encore un peu en explorant le donjon ?
Léonard de Serres
